Les géants de l'Atlantide
Les géants de l'Atlantide se réveillent et se souviennent.
Ils ont erré parmi la foule, bousculés par la houle.
Ils ont marché longtemps dans le désert d'une humanité hostile et vengeresse.
Aujourd'hui encore les traces de leur race laisse un goût rance dans la bouche de la plèbe gâtée d'ignorances.
Aujourd'hui comme hier, des loups assoiffés de gloire et de pouvoir vénèrent leurs ombres et leurs décombres.
Encensant leurs legs, baisant leurs pieds de fer dans les succursales de l'enfer, commettant l'atrocité en leur nom, ravivant leurs mémoires pour mieux les travestir.
Perpétuation d'une hypnose de masse,
Perpétuation d'une manipulation qui n'a pas de raison,
Si ce n'est celui de la mort par son propre poison.
Pourtant, les sépulcres des colosses sont vides,
Et leurs faces blanchies ne sont que souvenirs livides.
Leurs cadavres pourrirent, leurs argiles nourrirent les racines de chaînes millénaires poussant pour un havre dans l'espace des airs.
Encore et encore, les fleurs jaillirent, les fruits rougirent et les graines de soleil visitèrent la Terre.
Mais pourtant aujourd'hui encore, des géants qui ont oublié qui ils furent et qu'un jour ils surent, se retournent pour jeter l'opprobe sur leurs propres spectres ancestraux... Comble de l'oubli !
Quelques uns cherchent des bourreaux dans les fosses communes... mais ils ne trouveront que le gouffre de leur propre mine de marbre.
Le masque macabre d'un rire figé sous lequel se cache la vérité de leur lumière.
La vérité, triste sous les masques, mais heureuse dans sa libération.
Les premiers acteurs titanesques ont plusieurs fois changé de costumes.
Ils se sont lavés de tout soupçon depuis le déluge fatal.
Ils se sont camouflés dans les robes de la prêtrise et la solitude des temples oubliés.
Mais souvent ils furent rattrapés par de sombres rages, par des fourches vindicatives et des feux d'Albigeois. Ils furent rattrapés par le sort qu'ils se jetèrent dans l'amertume salée des remords.
Oui les géants sont revenus encore et vivent là comme le commun des mortels. Nains ils se firent autrefois dans leurs peaux de chagrin, accomplissant des voeux pieux pour l'humanité, humant l'odeur de terre et goûtant l'humilité des fausses communions.
Aujourd'hui encore les géants de l'Atlantide sont devenus les hommes de leur propres limitations, mais ils assument et pardonnent désormais les faux pas de leur passé. Prêts à se montrer sans peurs et sans reproches pour cette fois transcender leur hybridation.
Ces zombies des clairs de lune sont revenus comme des éclairs de Zeus : à travers eux le Démiurge renaît de ses cendres. Et la grande Mère Gaïa enfante un nouveau cosmos humanoïde.
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