Une autre histoire, sur la piste des Dieux

Une autre histoire, sur la piste des Dieux

La fleur de l'YS

 

Chez les Francs, trois grenouilles figuraient sur l'étendard de Clovis où elle symbolisait, par ses métamorphoses, la démarche spirituelle vers la perfection, la résurrection et l'immortalité.  Elle fut souvent représentée sur les bas reliefs où sa forme évoque fort bizarrement celle d'une fleur de Lys mal formée.

 

 

 

La grenouille est associée à la fécondité et à l'eau. Elle est l'un des symboles de la déesse mère et ses suivantes.

 

En ancienne Egypte, Hekat était la déesse des naissances et renaissances, responsable du bon déroulement des accouchements. Elle était représentée avec une tête de grenouille.

 

 

 

La déesse des accouchements est associée à la grenouille sans doute parce qu'à l'époque les femmes accouchaient accroupi, dans une position ressemblant à celle de la grenouille.

 

 

 

 

Hekat a un rapport avec la cité d'Ys car cette déesse serait la mère de Dahut, qu'elle eut avec Gradlon (avatar du dieu Hercule). Hors Gradlon fut le roi de la cité d'Ys au large de Quimper.

 

Aux temps reculés du royaume de Cornouaille, le roi Gradlon le Grand fit bâtir pour sa fille Dahut, une merveilleuse cité répondant au doux nom d'Ys. Edifiée plus bas que le niveau de la mer, la ville d'une somptueuse beauté selon la tradition orale, était protégée par une gigantesque digue. Une écluse fermait le port et seul le roi décidait à sa guise de son ouverture ou sa fermeture permettant ainsi le passage des bateaux de pêche. La jeune et libertine princesse Dahut vouant un culte profond aux rites celtiques n'était guère appréciée par Corentin Evêque de Quimper, qu'elle rendait responsable de la tristesse et l'ennui d' Ys.

Afin d'obtenir richesse, liberté et joie de vivre la princesse Dahut fit un pacte avec un dragon qui désormais s'empara de tous les navires marchands croisant au large, faisant de la cité d'Ys la plus riche et la plus puissante de toutes les cités de Bretagne. Dahut qui régnait en maîtresse absolue sur la ville pu dès lors laisser libre cours à sa nature première faite de perversité et de stupre. Chaque soir un nouvel amant venait combler les ardeurs de la belle, la suzeraine exigeait que chaque amoureux porte un masque de soie, qui par un enchantement maléfique se transformait au petit matin en griffes de métal, tuant ainsi le malheureux dont le corps était jeté du haut d'une falaise dans l'océan....

 

Un beau jour un séduisant prince magnifiquement vêtu de rouge écarlate, débarqua dans la cité. Dahut devant tant de beauté tomba follement amoureuse du bel étranger. Elle lui remit même à sa demande les clés de l'écluse subtilisées au roi pendant son sommeil. Alors le Diable, car c'était bien lui que Dieu envoyait pour punir la ville et sa princesse, ouvrit l'écluse et l'océan rugissant envahit la ville noyant tout et tout le monde sur son passage.

On raconte que Saint-Guénolé (ou Gwenolé) eut pitié du Roi Gradlon, qu'il emporta sur les vagues à l'aide d'un cheval marin. Alourdi par un poids qui n'était autre que Dahut, Gradlon obéissant à la sommation du saint abandonna sa fille la laissant se noyer avant de regagner le rivage....Le cheval du roi bondit sur la plage, puis à travers les prés et les collines. Gradlon arriva enfin dans la ville où deux rivières se rejoignent, il en fit sa capital pour le restant de ses jours, c'était Quimper. La statue équestre du roi Gradlon existe toujours entre les deux tours de la cathédrale Saint-Corentin.

 

 

Quant à Dahut, certains racontent qu'elle est devenue sirène et apparaît les soirs où la lune est dans l'eau, brossant ses longs cheveux dorés. Par temps calme, les pêcheurs de Douarnenez entendent les cloches de la ville engloutie qui, telle l'Atlantide disent-ils, renaîtra un jour revêtue de sa splendeur passée....En attendant ce jour, une chanson flotte sur leur lèvres:

Gwelas-te morverc'h, pesketour / O kriban en bleo melen aour / Dre an heol splann, e ribl an dour ? / Gwelous a ris ar morverc'h venn / M'he c'hlevis o kanann zoken / Klemvanus tonn ha kanaouenn, ce qui veut dire pour ceux, fort peu nombreux je suis sûre, qui ne parlent pas le breton: As-tu vu, pêcheur, la fille de la mer / peignant ses cheveux blonds dorés / au grand soleil sur le bord de l'eau ? / j'ai vu la blanche fille de la mer, / je l'ai même entendu chanter, / plaintifs étaient l'air et la chanson.


Il paraît, toujours d'après la légende, que la cité d'Ys s'élevait dans la baie de Douarnenez, au lieu-dit "Poul Dahut", le trou de Dahut, endroit où la princesse se serait noyée.

Ce n'est pas tout, depuis toujours il circule de bouche à oreille, que la ville d'Ys étant la plus belle du monde, la capitale de la France s'appelle Paris "Par Ys" pareille à Ys en breton. Je citerai donc ces deux proverbes de la région qui donnent réalité à la légende:

Abaoue ma beuzet Ker Is / N'eus kavet den par da Baris, ce qui signifie: Depuis que fut noyée la ville d'Ys, on n'en a pas trouvé d'égale à Paris.
Pa vo beuzet Baris, Ec'h adsavo Ker Is : Quand Paris sera englouti, Ressurgira la ville d'Ys.

 

 

 

Suite à l'engloutissement de la cité d'Ys, on peut imaginer que le roi rescapé ait pu rendre hommage à son amour perdu sous le nom poétique de fleur de l'Ys (ou fleur de Lys en langage des oiseaux).

De plus il n'est pas impossible que la "fleur de l'Ys", mère de la sirène Dahut, est pu être associée à la grenouille, animal totémique de la déesse Hekat dont elle était l'avatara.

 

Sur les premiers étendards de Clovis figurait des grenouilles. Est-ce que cela signifierait que Clovis a un rapport avec la descendance d'Hekat et de Gradlon ?

 

Ou le rapport est-il a trouvé en la citée d'Ys qui a été déplacée sous Paris ("Par Ys") suite à son engloutissement ? Est-ce un hasard si Clovis en fit la capitale du royaume des francs ? Paris représenterait-elle la fleur de l'Ys ? Paris, fleur née par Ys, graine souterraine. Renaissance d'Ys aussi : d'où la grenouille, symbole des naissances et des métamorphoses.

 

Quoiqu'il en soit, en tant que roi mérovingien, Clovis appartient à la lignée de Mérovée initialisée par le dieu Poséidon. Lignée que partagerait Gradlon (Hercule).

 

Peut-être est-ce la raison pour laquelle la fleur de Lys s'apparente aussi à une sorte de trident ? Est-ce pour rappeler l'affiliation de la royauté mérovingienne à Poséidon, dieu des mers et des océans ?

 

 

La fleur de Lys n'est-elle pas une hybride chimérique résultant du croisement entre la grenouille et le trident, signant ainsi l'alliance entre la reine des Amazones Hekat et Poséidon représenté par Gradlon/Hercule ? Alliance de lignées concrétisée par celle des rois mérovingiens ?

 

 



30/08/2010
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