L’expérience cosmique et mystique de Mark Horton, le concepteur de Linux
"Nous vivons dans une société où compte avant tout l’apparence. Et c’est une limitation tragique. Vivre en fonction des apparences est une vie ratée ! "
Il se nomme Mark Horton. Il est décédé le 7 septembre 1996. C’était un soutien actif de Linux. Il raconte une exceptionnelle Expérience de Mort Imminente, qu’il avait vécue en 1992.
Son aventure se situe bien au-delà du schéma classique : le Tunnel, la rencontre des proches disparus, suivi du retour « parce que ce n’est pas le moment » :
Je suis « mort » d’un blocage total des reins, du foie, et d’un arrêt respiratoire. J’avais également une importante hémorragie interne, et par conséquent j’étais dans un état d’anémie.
Du fait que j’étais déjà dans le coma, j’ignore quand la NDE a commencé à se produire. En consultant mon rapport médical et les informations associées, j’en ai déduit que c’était le jour de l’An 1992. C’est ce soir-là que mes organes s’étaient bloqués, et les médecins avaient annoncé à mes parents qu’ils seraient avisés de prendre contact avec un service funéraire parce que j’avais peu de chances de passer la nuit. Si cependant je survivais, il faudrait me mettre en dialyse dès le lendemain matin; et le choc me serait probablement fatal. D’après mon rapport médical, ma respiration a cessé pendant la soirée et j’ai été assisté d’un respirateur. Je ne respirais plus de manière indépendante. Je pense que c’est alors que je suis « parti ». J’ai un très vague souvenir d’avoir considéré ce corps depuis l’extérieur, il était environné de tubes et de machines, mais je ne ressentais pas que c’était le mien. Je ne peux dire que j’étais en train de flotter, je dirais plutôt que j’étais comme suspendu, retenu, maintenu dans un élément chaud, sec, en suspension sans contrainte d’aucune sorte, simplement présent. Je me sentais en sécurité, au chaud, calme, sans douleurs, et je ne me sentais pas groggy mais totalement conscient.
Puis l’ « expérience » a commencé.
Soudain, l’obscurité fut totale, avec ce qui ressemblerait à de la lumière flamboyante d’une journée ensoleillée, sauf que c’était plus brillant que çà… Et cette luminosité irradiait de toutes choses autour de moi, alors que je m’élevais (sans aucune sensation de pression, d’apesanteur), que je prenais de la hauteur (je suppose que je n’étais pas conscient de désirer quoi que ce soit, pas plus que je n’étais conscient du ou des » corps » avec le ou lesquels je me déplaçais). J’étais pure conscience, absorbant avec je ne sais quels capteurs, l’information, la connaissance. De ce point de vue, je n’avais qu’à penser à un lieu ou à un temps donné pour que je m’y retrouve aussitôt, connaissant tout de l’endroit, de l’heure et des personnes présentes.
J’ai toujours eu, je ne sais pourquoi, une très forte attraction pour l’Ecosse. J’ai quelque affiliation Ecossaise, mais beaucoup moins que celles provenant d’Angleterre, de Suède ou de Russie. Je ne sais pourquoi j’ai une si grande affinité avec cette terre, son histoire, sa culture, et sa musique (aucun son à travers le monde ne me fait autant vibrer que celui des cornemuses !). Et bien, l’un de mes premiers » voyages » fut en Ecosse.
J’étais sur une haute falaise, surplombant une mer déchaînée, durant un violent orage. J’étais là ! Je pouvais ressentir le vent et la force de la pluie me fouetter alors que je regardais la mer et écoutais les grondements du tonnerre. Tout ce que j’avais fait était d’avoir la pensée fugitive de cette terre et j’étais là ! Comme je l’ai dis, je n’ai aucune idée du pourquoi de ce lien si fort de cet espace/temps.
Ma prochaine pensée fut la chaleur bienfaisante du soleil et je fus dans un lieu où la chaleur du soleil me réconforta. Je ne pouvais rien discerner si ce n’est une agréable luminosité tout autour de moi (tel que j’étais… Je n’avais pas encore de corps dont je me souvienne, mais j’avais la » sensation » que j’étais sans consistance, pure conscience rayonnante… toute sensation, tout ressenti, et non pas un corps physique, tangible ou brut avec se sentiment de lourdeur qui me contiendrait.
Etait-ce vraiment un sentiment merveilleux ? D’état ? D’être ? Les mots n’existent pas pour le décrire. C’était très agréable, très plaisant et ça a duré quelques microsecondes ou quelques milliards d’années, je n’avais aucune idée du temps qui s’était écoulé. Le temps n’avait pas de consistance, pas de sens ou de pertinence dans cette existence. J’ai littéralement eu le sentiment que j’étais partout dans l’univers en même temps.
Cette luminosité a cessé et fut remplacée par une vue de la Terre s’éloignant rapidement » en-dessous de moi « . J’étais toujours enveloppé de cette sensation de chaleur, de bien-être, mais » dans ce mouvement » en arrière de plus en plus rapide, la vision de la Terre céda la place à une vision plus globale de notre système solaire, puis, dans les brefs moments qui ont suivit, à un groupe d’étoiles qui se trouvaient apparemment dans l’un des bras de notre galaxie. J’étais absorbé dans cette vision sur d’autres plans simultanément, bien au-delà de ce que la notion de voir représente habituellement, alors que je m’éloignais toujours plus loin. Je pouvais toujours sentir la localisation de notre planète malgré la distance qu’il devait y avoir, ce qui devrait être impossible dans le continuum espace/temps normal. Dans l’ensemble, je ressentais le bien-être, l’émerveillement, l’étonnement, le sentiment d’appartenance, une impression de » justesse » aussi et de plénitude; un immense amour bien que ce mot soit malheureusement insuffisant pour décrire ces sentiments.
Toujours en mouvement (à reculons pour je ne sais quelle raison), je me sens soudainement complètement relaxé et je m’autorise » moi-même » à me dissoudre ? à m’ouvrir ? me fondre ? dans » l’Unicité » qui m’environne. L’explosion de cette émotion (encore une fois, les mots n’ont pratiquement plus de sens), de cet incroyable « Amour » que je ressentais alors, n’est en rien comparable avec ce que j’avais ressenti jusqu’à maintenant. Aussi « longtemps » que cela eut été, fût, ou, se soit passé; ce n’était rien. Je ne peux traduire en langage humain cette sensation, ce sentiment. J’étais tout et je n’étais rien. J’étais partout et nulle-part. J’étais n’importe quand et ne l’étais pas. Ma conscience s’était élargie au point de contenir toutes choses, toutes les époques ou endroits, ainsi que tout être que je fus, suis ou sera jamais ! J’étais l’unité tout en étant la plus minuscule partie de l’ensemble. Je sais que cela peut paraître hallucinant, même pour moi lorsque je le relis; mais je l’ai vécu. Il n’y a pas de mots pour décrire cette joie, cet amour et cette chaleur. C’est vraiment indescriptible.
Et je continuais à accélérer en m’éloignant, absorbant, observant et devenant toujours plus ! Des galaxies entières devinrent de la taille de grains de sable. J’ai vu d’immenses galaxies en collision. J’ai vu des » trous » dans l’espace qui n’étaient pas des trous, mais plutôt comme remplis de choses que je ne pouvais comprendre malgré mon nouvel état de conscience – mon état « surdimensionné » – … des protos-galaxies peut-être ? Et il y avait tellement de galaxies à voir, à ressentir, et je pouvais toujours discerner où se trouvait notre planète. Je dis discerner parce que notre petite Voie Lactée avait disparu; je pouvais la sentir mais sans la » voir « .
Et mon voyage continuait de plus en plus loin ! Je commençais à discerner une courbure dans mon éloignement et j’ai réalisé que l’Univers était une grande sphère, contenant toutes les galaxies. C’est devenu de plus en plus apparent alors que je m’éloignais, allant vers » l’espace sombre « , au-delà de la sphère des galaxies. Pourtant, de temps en temps, quelques galaxies éparses se trouvaient par là. C’est alors que j’ai » ressenti » une grande présence, ou quelque chose derrière moi. J’ai eu le sentiment de ralentir et d’hésiter avant de franchir cette barrière en regardant en bas la sphère contenant notre Univers. Cela semblait transparent et légèrement opaque, comme si j’étais en train de regarder la limite énergétique du domaine qui contenait tout. L’image d’un atome et de ses électrons me semble ici correspondre.
J’étais toujours dans ce mouvement d’éloignement et je pouvais maintenant observer au-delà de la courbure de notre Univers, d’autres sphères qui ne pouvaient être que d’autres Univers. Cela semblait ordonné dans une coquille sphérique d’Univers autour d’un noyau que je ne pouvais pas voir. Et au-delà de cette coquille, une autre, vers laquelle je me dirigeais maintenant.
L’impression générale que j’en garde est semblable à ces petites « sphères dans des sphères » sculptées dans de l’ivoire que l’on voit dans les magasins d’importations.
Je n’ai jamais pu parvenir jusqu’à la coquille suivante. Alors que je continuais mon parcours jusqu’à la prochaine coquille d’Univers, quelque chose a commencé à me tirer et je fus soudainement ramené en avant, en direction de notre Univers, puis, à l’intérieur. Les autres galaxies au sein de notre Univers ont disparu et j’ai eu une dernière vision des bras de la Voie Lactée et je fus alors de retour. Etourdi, confus, triste, avec un énorme sentiment de perte, je veux dire une perte de la connaissance, de l’amour et » d’Unicité » dans laquelle je m’étais trouvé.
Ma NDE était terminée.
Après cela, je suis sorti du coma à plusieurs reprises. Je n’ai aucune idée du temps que ça a duré. Durant ce laps de temps, j’ai eu des rêves très marquants, peut-être quelques hallucinations très vives, si je me représente en quoi consistent les hallucinations, avec des « personnages » assez concrets, ayant un corps, et avec lesquels je pouvais tenir des conversations normales et logiques, ainsi que des « mini-NDEs » pendant lesquelles j’ai à nouveau brièvement expérimenté quelques bribes du ressenti de la force d’amour et « d’Unité » que j’avais connu lors de mon principal « voyage ».
Je suppose alors que j’ai commencé à « m’adapter », à tenter inconsciemment d’ignorer ce qui m’était arrivé, essayant de « faire avec » dans ma vie de tous les jours. Mais j’avais loupé quelque chose… Ce trou était toujours là et rongeait mon esprit. Finalement, après environ un an, je me suis assis, sans penser. Je crois que l’on peux parler de méditation, laissant mon esprit s’apaiser. Alors, tout commença à revenir à ma mémoire consciente. Je ne pouvais plus réprimer ces souvenirs et je savais qu’il devait en être ainsi. Ainsi, j’ai laissé le flot de ces souvenirs émerger, devenir si forts qu’ils me convainquirent que ce que j’avais expérimenté ETAIT réel, et non pas une hallucination ou un rêve, mais réalisant que nous sommes tous uniques et tous » un » à la fois; que la seule chose véritablement importante est l’amour. C’est la seule chose qui importe. L’amour sans réserves, ouvert, généreux. Tout le reste est superficiel.
J’ai changé à jamais. Je suis simplement. Nous sommes tous UN, nous sommes tous « Dieu ». Ou peut-être que « Dieu », c’est nous tous. J’avais pensé à cette phrase de la bible : « Dieu fit l’homme à Son image. » Je me demande si après tout, cela veux dire que l’homme est crée et existe dans l’imagination de « Dieu », qui est alors la réalité de l’homme. Je ne suis pas un féru de la bible et ne débattrais pas de théologie tant ces choses sont très personnelles, mais cette phrase pour moi est intéressante à méditer. Je ne professe aucune religion en particulier, je ne l’ai jamais fait, et ne le ferai définitivement jamais, car pour moi, elles ont toutes raison, et toutes sont dans l’erreur… Simplement l’homme a tenté de quantifier, légiférer et même de contrôler l’aspect individuel et spirituel de l’homme. Je sais maintenant que le fait de vivre et de s’aimer les uns les autres est la seule vraie « religion », si on devait étiqueter quelque chose comme « religieux ». De ce que j’ai lu et échangé avec d’autres personnes ayant fait la même expérience que moi, cela semble être le seul sentiment universel qui importe. Nous pouvons peut-être décrire ce que nous avons « vu » en des termes religieux différents, mais cela dépend des croyances de ceux qui ont vécus ces NDE. Cependant, le message universel d’amour et de pardon est le même.
Voici donc mon expérience. Les retombées continuent de croitre en moi et de plus en plus chaque jour. Dire que cela m’a complètement changé est à la fois évident et incroyablement réducteur. Je suis toujours concerné par les systèmes informatiques et j’en ai fait ma profession, mais je suis davantage intéressé à trouver comment ces ordinateurs peuvent vraiment aider les gens, plutôt que de les utiliser comme des » jouets » intellectuels qui exécutent des fonctions que je suis payé pour concevoir et adapter. Je n’ai jamais été un matérialiste dans le sens de collectionner des biens matériels, mais j’ai aimé posséder des choses, avec un certain attachement pour elles. A présent j’apprécie toujours autant la beauté des choses, mais je ne considère plus qu’il soit important de les posséder… Il m’est arrivé de donner des tas de choses à des gens, parce qu’ils avaient un désir envers tel objet. Certains me considèrent probablement comme un « pigeon ». Mais ce n’est pas un problème. Il m’arrive de pleurer sur la tristesse dans ce monde et la vie de certains êtres. Je partage beaucoup de sentiments commun à ceux qui ont vécu une NDE… L’absence totale de peur de la mort. C’est réellement apaisant de penser que ce sera un retour à cet état que j’ai expérimenté et dont je ne peux actuellement qu’avoir un bref aperçu : ce sentiment débordant d’amour, envers les choses et les gens autour de moi. Cette paix intérieure que je ressens, aussi douloureuse que puisse paraître cette empathie qui maintenant semble avoir fleuri en moi. Si c’est dans mes possibilités, par n’importe quel moyen, de soulager la souffrance d’autrui, en la prenant sur moi, je le fais volontiers.
En résumé, je suppose que beaucoup se demandent : « Est-ce que ça valait le coup de mourir ? »
Je répond avec joie : Oui !
Source : Ere Nouvelle
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