Archétype du jumeau dans les mythes
Un dénominateur commun archétypal se retrouve à chaque fois dans les "mythes" : les jumeaux sont entre la nuit et le jour, entre la mort et la renaissance, annonciateurs de l'aurore, guides ambivalents d'un ancien monde vers un nouveau, passeurs d'un monde à l'autre, chamans, intercesseurs entre les hommes et les dieux, entre un royaume terrestre et divin. Ils représentent les deux faces, plus ou moins lumineuse et paradoxale, d'un seul et même principe alchimique : le Mercure. Mercure étant le dieu romain des carrefours et des échanges, le médiateur. Tout comme la Déesse Hécate, Mercure des mercures, triple Lune, Feu secret de toutes les étapes de l'Oeuvre alchimique.
Hermès Trismégiste
Il est ombre et/ou lumière : un pied dans le passé, un autre dans le futur. Il est Hermès mais aussi Janus, le gardien des portes entre un monde qui se termine et un nouveau monde. Il correspond au miroir de l'Art, reflétant la lumière solaire, comme une planète le fait d'une étoile. C'est Mercure, le plus prêt du Soleil, mais aussi Vénus et la Lune, ces astres étant les plus proches "miroirs" par rapport à la Terre.
Ce Mercure alchimique, lune des sages, avec un aspect maléfique et un autre bienveillant, se retrouve dans les jumeaux Apollon et Artémis. L'un étant le rayonnement lumineux de la lune et l'autre étant son côté sombre ou caché. L'arc de Diane/Artémis représente un demi quartier de lune : on le retrouve dans beaucoup de mythologie comme associé bien sûr à la mort mais aussi à l'amor, c'est à dire l'amour. Il est le sacrificateur et le sacrifié de son double (image de lui-même) dans une ultime bataille, un peu comme dans le mythe Osirien avec Seth/Enlil (seigneurs des vents) permettant la naissance d'Horus (nouveau soleil).
Dans la mythologie nordique, c'est Heimdall le bélier-pasteur sacrifiant et sacrifié par le funeste Loki (maître du vent) lors du Ragnarök (fin du monde et de leurs dieux).
Ce dieu associé à Bifröst qui permet de passer du Midgard (monde des hommes) à l'Asgard (monde des dieux), fait penser à Noé et son arc-en-ciel en signe d'Alliance avec les cieux. Noé (Néo = nouveau) est en communication avec un royaume invisible des hommes et cela est signifié par l'épisode de son ivresse par le vin. Aussi d'une façon générale est-il destiné à permettre le passage entre le monde pré-diluvien et le monde post-diluvien. On retrouve cela dans la mythologie aztèque avec Quetzalcoatl le Vénus civilisateur repartant vers l'Est sous l'effet de l'ivresse provoquée par son ennemi Tezcatlipoca ('miroir fumant"). Quetzalcoatl permet ainsi la création du nouveau monde, appelé le "cinquième soleil".
En tant que gardien des enfers et guide des morts, on le trouve sous l'aspect du dieu à tête de chien, Anubis en Egypte, Xolotl ("jumeau", "chien", "esclave") en Amérique centrale. Ce dernier jouant un rôle de sacrifié-sacrificateur. Il préside à la renaissance du "serpent à plume", le Quetzalcoatl relié et apte à évoluer dans les royaumes supérieurs (signifié par les plumes). Il est un nom de dieu mais aussi un titre sacerdotal lui donnant le rôle de prêtre-chaman ("chat-man" ou "chien-man" en langage des oiseaux, le chat comme le chien étant des animaux voyageurs de l'astral).
Pour en revenir plus directement à l'archétype des jumeaux, on retrouve cette figure dans les mythes védiques avec les Ashvins, les cavaliers de l'Aurore. Cela fait penser à Apollon et son char solaire mais aussi aux Dioscures ("dieux guérisseurs") Castor et Pollux (Pôle-Lux, lumière du pôle, tout comme celle de l'Oracle Apollon messager de l'inconscient).
Ashvins
Castor et Pollux
Ces cavaliers correspondent notamment aux Gémeaux, le signe zodiacal qui fait office de piliers, de portiers, montrant la voie vers le centre de notre galaxie, la mère des étoiles. On peut y voir une résurgence lointaine avec les frères chevaliers du Temple, les Templiers se partageant une même monture pour protéger et guider les pélerins sur les chemins jusqu'en Terre Sainte.
Passeurs d'un monde périphérique à un autre plus sacré, plus secret. Sur les pas du devin, du divin, d'une ancienne vision obscure vers une nouvelle, libératrice. Gardiens du feu destructeur mais aussi régénérateur, pour une seconde naissance. Phénix, feu de la nuit, Mercure ou Vénus : un seul et même voyageur entre Lune et Soleil.
Dupont et Dupond : du pont !
Le jumeau, symbole vivant de l'homme en quête de son Destin, naviguant entre son mal et son bien, entre sa Terre et son Ciel, commun à tous en finalité.
Dans la psyché de l'homme vivent deux jumeaux qui se font continuellement la "guerre" jusqu'à la mort-renaissance, la victoire, la libération. L'un représente l'inconscient, l'autre le conscient, l'un les ténèbres, l'autre la lumière. Yin et Yang sont en travail dynamique. Le mercure et le soufre se forgent mutuellement jusqu'au Mercure des philosophes, le rubis, rayonnant la Lumière céleste sur Terre.
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