Une autre histoire, sur la piste des Dieux

Une autre histoire, sur la piste des Dieux

CANIGOU

 

 

Le Canigou, culminant à 2784 m dans les Pyrénées Orientales, est une montagne sacrée pour les Catalans et une des plus célèbres montagnes en Europe. Elle attire de nombreux visiteurs qui la gravissent pour y redécouvrir le merveilleux d'une nature encore souveraine, ou pour y retrouver du mystère et des légendes perdues, et mon petit doigt me dit qu'ils y cherchent et y trouvent les deux. L'inconscient guide les pas du marcheur vers les hauteurs où son âme fait écho. C'est une quête des neiges éternelles de l'âme vierge qui mène vers ces lieux. Avant de redescendre, les dieux y ont laissés leurs empreintes. Revient-on sur nos pas en venant au Canigou ?

 

L'étymologie du nom CANIGOU est plutôt incertaine, certains linguistes disent qu'il vient du latin et qu'il signifierait "sommet en croc de chien", "oeil de chien", "sommet enneigé" ou "montagne blanche". D'autres disent aussi qu'il pourrait dériver de Kanikon, Kanikone, ou Kanikonos (cf http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article871)

Je ne sais pas trop pourquoi mais ces traductions ne me plaisent pas vraiment. Bien que je ne puisse  prétendre en avoir une meilleure vue mes connaissances, je choisis de suivre mon intuition et de jouer en prenant un raccourci par Sumer. J'ai décomposé "Canigou" -ou "Canigó" en Catalan- avec le syllabaire sumérien. Sachant qu'autant "ou" en français, que "ó" en Catalan, se décomposent en "u" en sumérien, que le "C" devient "K", et que le "G" peut parfois se transposer en "K" et inversement; voici  ce que j'ai trouvé , et peut m'importe si c'est juste ou pas puisque c'est surtout l'évocation poétique qui m'intéresse finalement :

 

kan, gan, gana : support, pilon, meule, gravide, porter, mettre au monde, enfanter, produire

i : germer, pousser, émerger, devenir visible

gú, gún : bord, rive, autre rive, terre (dans le sens de terre émergée)

 

kan-(i)-gú, gana-gú = "le support de la terre émergée", "qui porte l'autre rive", "la gravide de la rive", "le pilon de la rive"

 

La montagne est évoquée en tant que principe féminin, mettant au monde une terre au delà des eaux. Le "i" qui signifie "pousser" et "germer" renforce l'idée de terre nourricière. Aussi, si on choisit "pilon" ou "meule" comme traduction de la syllabe "kan", la montagne figure un instrument pour préparer la nourriture.

 

Les traductions dans le lexique sumérien que j'utilise sont en anglais, et la syllabe "kan" est traduite en "stand", en tant que nom. Si on choisit le verbe "stand" et non le nom alors on obtient le sens de : tenir debout, supporter, résister, se lever. C'est intéressant, car, si l'on lit à partir de la fin on a la définition : "la terre qui reste debout", "la terre qui résiste" ou encore : "la terre qui se lève" (on imagine tout de suite une montagne)

 

Voici une autre définition en prenant une autre syllabe terminale :

 

kan, gan, gana : support, pilon, meule, gravide, supporter, porter, mettre au monde, enfanter, produire

i : germer, pousser, émerger, devenir visible

gu7, kú : nourriture , subsistance

 

"kan-(i)-kú, gana-kú = "le support de la nourriture", "le pilon de la nourriture"

kan-i-kú = "qui produit et fait germer la nourriture"

 

Cette définition me plaît bien, d'autant plus que cela donne encore plus l'idée de terre qui sort des eaux, de terre qui donne la nourriture aux Noés des temps anciens :

 

"L'arche de Noé et le Canigou

La légende prétend que les eaux du déluge occupèrent longtemps le creux des sommets avoisinant le pic du Canigou(Sept-Hommes, Tres-Vents, Roc Negre, Rojà , le Barbet).
Bientôt les montagnes les plus basses furent recouvertes. Contre la paroi du Barbet s'amarra l'Arche de Noé.
Et lorsque seul les sommets aux alentour du Canigou furent au dessus des flots, la pluie cessa et l'Arche dont la poupe touchait au Barbet fut sceller à cet endroit même au lieu dit Nielles.(peut être une déformation du mot Catalan "anelle" signifiant anneau).De plus les géologues assurent que le Barbet fut le sommet du massif du Canigou il y a quelque centaines d'années.
Enfin, on dit aussi qu'il reste sous le "glacier"(situé au pied du Barbet) qui n'est aujourd'hui même plus vraiment un névé les fossiles de l'Arche de Noé attendant le nouveau déluge pour se remettre à flot.

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A l'origine de la dénomination Pyrénées

Durant l'antiquité, le Canigou représente à lui seul les Pyrénées. Les navigateurs grecs, Phéniciens et romains qui naviguent l'aperçoivent de la baie de Rosas au Golfe du Lion, c'est un repère de premier ordre.
Le Canigou serait lié au mythe de Pyrène, la citée disparue située suivant les thèses au Cap de Creus ou à Elne elle même associée au mythe du feu.
"

Source : http://moicatalane.skyrock.com/409078301-Le-CANIGOU-et-ses-Legendes.html

 

 

En akkadien, langue proche du sumérien, il existe le mot "kaniku" qui signifie "document scellé", "sac scellé". Ici on a l'idée de secret mais c'est moins convainquant que la traduction en sumérien qui définit le Canigou comme une "terre émergée apportant la nourriture". Le Canigou aurait-il été baptisé de ce nom par les rescapés d'un déluge  ?

 

Note : mes tentatives de traduction en sumérien ont été effectuées avec le lexique de John A. Halloran et celui de Lucien-Jean Bord ("Petit lexique du sumérien à l'usage du débutant", Geuthner manuels).

La traduction en akkadien est tirée du "Manuel de langue akkadienne" de Florence Malbran-Labat.

 

 



02/04/2013
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